par Géronimo » Jeu 25 Fév 2010, 23:02
MONTAIGNE PREREVOLUTIONNAIRE
En préambule, il convient de savoir qu’en Montaigne, le port de citation entraîne l’obligation de payer un droit d’enregistrement annuel variable suivant la récompense au secrétaire de la Chambellanie chargé des récompenses. Cette obligation financière sera largement utilisée par Léon-Alexandre XIV qui augmentera fortement ces droits de mutation, les rendra annuels et multipliera le nombre de bénéficiaires avec pour seul objectif de remplir les caisses du trésor. Bien entendu, cela dévalorisa ces décorations.
Ordre de Saint-Pierre
C’est le 8 Octavius 1302 que le Roi Philippe IV, institue “l’Ordre et aimable compagnie de monsieur Saint-Pierre”, dédié au saint patron du royaume de Montaigne et objet d’une particulière dévotion de la part du monarque. L’Ordre fut fondé “pour le très spécial et singulier amour que nous avons au noble ordre et état de chevalerie, pour la défense de notre sainte mère l’église et la prospérité de la chose publique” ; mais plus particulièrement dans le but de contrecarrer l’influence que prenait l’Ordre des Pauvres Chevaliers du Prophète.
L’Ordre de Saint-Pierre se composait initialement de 33 “gentilshommes de nom et d’armes” dont 15 étaient désignés par le Roi, Grand maître de l’Ordre, et le reste élu par les membres de l’Ordre. L’élection des nouveaux titulaires de l’Ordre se faisait lors d’un chapitre le 8 Octavius de chaque année, jour de la Saint-Pierre. Les récipiendaires devaient s’engager à renoncer à tout autre Ordre et prêter un serment de fidélité irrévocable au Grand maître et à la couronne de Montaigne. Lors du chapitre, tout titulaire de l’Ordre, y compris le Grand maître, devait se soumettre au jugement, porté par les autres membres sur sa conduite durant les mois de l’année passée. Cette pratique disparaîtra rapidement.
Une lettre patente datée du 12 Secundus 1534 et signée de Jean-Guillaume IV, portera le nombre des Chevaliers de 33 à 50. Hélas, les effectifs de l’Ordre sont pris rapidement d’une inflation galopante sous le règne des Riché de Pourcy et son prestige en est terni. Son insigne est aujourd’hui qualifié de “collier à toutes les bêtes” !
En effet, en raison de la faiblesse du trésor et afin de s’assurer le soutien de ses partisans, l’on compte aujourd’hui dans ses rangs près de 500 Chevaliers, dont certains non combattants, gens de robe ou maires de villes dans ses rangs. Le droit de mutation de l’Ordre de Saint-Pierre est fixé à 500 guilders par an.
Ordre du Cœur de Bastion
L’ordre du Cœur de Bastion est sans conteste le plus illustre des ordres de chevalerie de Montaigne. En 1417, alors qu’Esteban Gallegos de Soldano est proclamé Roi de Montaigne, Philippe-Antoine V reçoit la visite d’un jeune chevalier en son château de Montsange. Bastion, car il s’agit bien de lui, pousse Philippe à revendiquer le trône de Montaigne en tant que Roi légitime. Ainsi, après la bataille de Méllières et la victoire montaginoise le 14 Decimus 1417, Bastion est anobli et Philippe décide de créer un ordre de chevalerie portant son nom dont les effectifs seront limités aux Grands du Royaume.
C’est chose faite le premier jour de la messe des Prophètes de cette année 1417. En ce jour, Philippe-Antoine reçoit, lors d’une cérémonie, la charge de Grand maître de l’Ordre du Cœur de Bastion des mains mêmes de ce chevalier. Il nomme ensuite en conseil de l’Ordre, tous les Chevaliers dont le contingent initial est fixé à 27. Ce chiffre sera porté à 100 par Léon-Alexandre XIV en 1667 à la date anniversaire des deux cent cinquante ans de l’Ordre :
· 4 Chevaliers chargés de l’administration de l’Ordre (le chancelier, le grand trésorier, le secrétaire-greffier et le prévost-maître) portent le titre de “Grand officier”. Le grand trésorier et le secrétaire-greffier ne sont pas astreints à faire la preuve de leur noblesse et le chancelier est toujours le juge d’armes du Roi. Cette particularité peut permettre à un roturier d’être reçu dans l’Ordre du Cœur de Bastion.
· 14 grades de Haut-Commandeur réservés aux ducs du Royaume, et décernés à partir d’un âge minimal de vingt-cinq ans. A noter que le Sire de Glavène et la Dame de Sicée sont pour le moment de simples chevaliers de l’Ordre car ils ne détiennent pas encore le titre de duc. Seuls leurs arrière petits enfants pourront le recevoir.
· 82 doivent être issus de la noblesse depuis au minimum trois générations paternelles et âgés de plus de trente ans.
Exception faite des chevaliers chargés de l’administration, pour être admis dans l’Ordre du Cœur de Bastion, il faut être Chevalier de l’Ordre de Saint-Pierre. Si tel n’est pas le cas, les futurs membres du Cœur de Bastion sont reçus dans l’Ordre de Saint-Pierre, la veille de leur admission dans l’Ordre du Cœur de Bastion. Pourvus des deux Ordres royaux, ils reçoivent alors le titre convoité de “Chevalier des Ordres du Roi”.
Ainsi, c’est le premier jour de la Messe des Prophètes 1667, au siège de l’Ordre sis en la cathédrale de la Lance Enflammée à Charousse, qu’eut lieu la première cérémonie de réception. Les suivantes se feront lors d’un chapitre (assemblée délibérante), tous les 1er Primus. Les futurs Chevaliers du Cœur de Bastion doivent se présenter vêtus d’un costume de drap d’argent, avec bas de soie blanche et chaussés de souliers blancs. Ils prêtent serment au Roi de Montaigne, puis reçoivent de celui-ci, un lourd manteau de velours noir à traîne, doublé en satin de couleur feu, bordé de flammes. Sur cet habit repose le collier que le Roi remet aux nouveaux titulaires.
Le droit de mutation de l’Ordre du Cœur de Bastion est fixé à 1 000 guilders par an pour un chevalier et 5 000 pour un Haut-commandeur.
Ordre de l’Astre Solaire
Toujours pour accroître ses ressources financières, Léon-Alexandre XIV crée le 17 Quartus 1650, date de son anniversaire, l’ordre de l’Astre Solaire. Cette médaille, attribuée à toute personne méritante (y compris étrangère), apporte un prestige social important à son détenteur, car le Roi organise chaque année une grande cérémonie en son Palais du Soleil avec tous les membres de l’Ordre. A sa mort, on compte près de 3 200 titulaires de cette décoration qui, chaque année, règlent leurs 150 guilders de frais de mutation, sous peine de se voir retirer la décoration.
Médaillon des deux mousquets
Officiellement dénommé Médaillon des deux mousquets, mais appelé couramment Médaillon de Vétérance, cet ordre est accordé aux soldats, marins et mousquetaires en récompense de l’ancienneté de leurs services – mais pas aux officiers, pour lesquels l’ordre royal et militaire de Saint-Léon est prévu. Le but de cette décoration est d’inciter les “bons soldats” à se réengager dans l’armée en leur attribuant “haute paye, chevron et Médaillon des Deux Mousquets.” Le Roi (puis l’Empereur) accorde aux titulaires, outre l’exemption de la taille personnelle et des corvées en nature, celle du logement des troupes. A l’origine, simple marque distinctive brodée et cousue sur le côté gauche de l’habit, il devient une médaille récompensant vingt années de service. Cette récompense est remise, accompagnée d’un brevet sur parchemin, lors d’une cérémonie solennelle en présence du régiment en armes, après que le titulaire ait prêté serment de fidélité au Roi (puis à l’Empereur). Elle se différencie de la Valeur Militaire en ce qu’elle récompense une ancienneté de service et pas un acte de bravoure. Le droit de mutation de la Médaille des Deux Mousquets est fixé à un mois de solde du militaire.
Médaille de l’Empereur
Cette médaille est attribuée aux officiers des régiments et navires du pays qui se sont comportés de manière admirable au combat. Le droit de mutation de la médaille de l’Empereur s’élève à 150 guilders annuels.
Médaille de l’Impératrice
Pendant de la médaille de l’Empereur, elle est attribuée à un régiment ou un navire qui se comporte admirablement. Cette médaille appartient à l’unité, tout comme le drapeau d’un régiment ; ainsi, les officiers appartenant à l’unité récompensée ne peuvent porter la médaille de l’Impératrice que pendant leur temps d’appartenance à la formation. Il est très rare que ces médailles soient attribuées séparément et si le régiment reçoit la médaille de l’Impératrice mais que l’un des officiers de la formation ne reçoive pas la médaille de l’Empereur, cet homme sera victime d’un véritable ostracisme de la part de ses pairs, car il s’agira là de la preuve de son incompétence ou de sa lâcheté.
Ordre royal et militaire de Saint-Léon
Cette décoration est sans doute l’une des plus populaires et prisées de la période monarchique. C’est Léon-Alexandre XIV qui institue par l’édit du 4 Octavius 1647, l’Ordre royal et militaire de Saint-Léon. Il offre pour la première fois, la possibilité à un officier d’origine non noble, d’acquérir, au combat, un titre de Chevalier. Les statuts d’origine le précisent d’ailleurs parfaitement : “il ne sera reçu dans cet Ordre que des officiers ayant la vertu, le mérite et les services rendus avec distinction dans nos armées et seront les seuls titres pour y entrer.”
Le nouvel Ordre suscite une grande ferveur dans l’armée et a un effet fort stimulant chez les cadres militaires. Cette décoration devient bientôt plus convoitée que la fortune. Par ailleurs, la perspective de la recevoir est probablement l’une des clefs du redressement militaire de la Montaigne sous Léon-Alexandre XIV.
Cependant, malgré la suppression de la distinction de naissance, l’Ordre de Saint-Léon reste strictement réservé aux officiers ayant servi dans les armées royales, sur terre ou sur mer, pendant dix ans ; temps de service qui sera porté ultérieurement à vingt ans. L’Ordre de Saint-Léon comprend trois grades : Chevalier, Commandeur et Grand-croix. Si l’on peut être nommé Commandeur directement, les Grand-croix doivent être choisi parmi les Commandeurs.
Selon les statuts d’origine, l’Ordre peut comprendre un nombre illimité de Chevaliers, 32 Commandeurs et 11 Grand-croix.
Le Connétable et le Grand Amiral sont, de droit, nommés Chevaliers. Les ducs et membres de la famille royale n’obtiennent un grade dans l’Ordre qu’après avoir effectué leur première campagne de guerre.
Chaque année, une assemblée générale, précédée d’une messe, doit réunir le jour de la Saint-Léon tous les membres de l’Ordre. L’assemblée élit pour un an un Conseil, composé de 6 Chevaliers, 3 Commandeurs et 2 Grand-croix, chargé de l’administration de l’Ordre. Un greffier, un trésorier et un huissier, choisis parmi les hauts fonctionnaires de la Chambellanie et mis à disposition du Conseil, assurent la gestion des affaires courantes. Ces fonctionnaires ont droit au port de la croix de Chevalier de Saint-Léon et au titre d’officier.
Le droit de mutation de l’Ordre royal et militaire de Saint-Léon est fixé à 2 000 guilders par an pour un Grand-Croix, 1 000 guilders pour un Commandeur et 250 guilders pour un Chevalier.
Finalement, je n'ai pas tenu longtemps...
Me revoila sur Théah (avec plusieurs projets en préparation).