Aide de jeu culturelle
mercredi 27 décembre 2006, par
Cette aide de jeu vise à présenter dans les grandes lignes l’art du Théatre Nô.
Le contenu se veut très synthétique afin d’être facilement exploitable par les MJs et facilement assimilable par les joueurs.
Note préalable : cette aide de jeu s’inscrit dans le monde du JDR Livre des Cinq Anneaux ; par conséquent certains noms (notamment ceux des divinités) ont été adaptés en conséquence.
1- LA TROUPE
2- LA SCENE
3- LES DIFFERENTES PIECES
Une troupe Nô est constituée de deux acteurs (le Shite et le Waki), d’un orchestre, et d’un chœur
• Le shite tient le rôle principal.
Il est parfois accompagné d’un servant, d’un ami ou d’un proche. Ces rôles sont appelés tsure ("amené avec soi"), tomo ("personne qui assiste") ou kokata ("enfant").
Le shite joue toutes sortes de personnages, y compris des vieillards, des dieux, des femmes, des fantômes et des animaux.
Pour cela, le shite utilise un large éventail de costumes et de masques différents, qui lui permettent de changer totalement son apparence.
Lorsque le personnage est un humain mâle d’âge mûr, aucun masque n’est utilisé. L’acteur s’efforce alors de ne montrer aucune expression avec son visage et de le considérer comme un masque.
• Le rôle essentiel du waki est d’appeler et d’interroger le shite, afin de lui donner une raison pour effectuer sa danse, à la suite de quoi il se retire discrètement dans un coin de la scène, près du waki-bashira.
Le waki est toujours un être humain mâle, en vie au moment où l’action de la pièce se déroule.
Il peut s’agir d’un aristocrate, d’un courtisan, d’un prêtre, d’un moine, d’un samurai ou d’un homme du peuple, mais ce ne sera jamais un fantôme, un démon, un dieu ou une femme.
Sa fonction sociale est indiquée par son costume.
Il ne porte jamais de masque ou de maquillage. Il doit être convainquant grâce au seul usage de la voix et du geste.
Les acteurs doivent faire un choix dès le début : il seront soit shite, soit waki.
Ils ne changeront jamais de "classe" au cours de leur carrière.
De même, ils sont entraînés par des professeurs différents, ce qui rend leur jeu très spécifique. Le résultat en est un contraste bien plus grand que si chacun tenait alternativement diverses parties.
• L’orchestre est composé de quatre musiciens, installés au fond de la scène, devant le kagami-ita.
Quatre instruments sont utilisés : trois tambours de taille croissante, l’un porté à l’épaule (ko-tsuzumi), le second entre les jambes (ō-tsuzumi) et le troisième (taiko) frappé avec des baguettes de cyprès, ainsi qu’une flûte traversière de bambou à sept trous (fue).
La musique sert à poser l’ambiance, souvent une atmosphère étrange, en particulier quand interviennent des éléments surnaturels.
• Le chœur est composé de huit à douze personnes occupant le côté droit de la scène.
Les anciens masques du nô étaient tenus par la bouche et le shite ne pouvait donc pas prononcer de texte.
Le chœur qui parlait donc à sa place, et la nécessité est devenue tradition.
Le chœur est chargé de fournir les éléments de narration et de dire les répliques d’un acteur lorsque celui-ci exécute une danse, le texte étant psalmodié selon des intonations sévèrement codifiées.
La scène est séparée en quatre parties :
• Au centre, la scène principale, quadrilatère recouvert de tatamis et ouvert sur trois côtés.
Chaque angle est marqué par un pilastre de cèdre.
Surélevée, la scène est toujours surmontée d’un toit, même en intérieur, et est entourée au niveau du sol de gravier blanc dans lequel sont plantés de petits pins au pied des piliers.
Sous la scène se trouve un système de jarres de céramique amplifiant les sons lors des danses.
La scène est avancée dans le public, le spectacle peut ainsi être vu de face et de côté.
Le petit escalier à l’avant de la scène est en général utilisé par un maître de cérémonie, pour annoncer le début et la fin de la pièce.
Les serviteurs des spectateurs de haut rang l’utilisent aussi parfois pour apporter des cadeaux aux acteurs.
• Derrière la scène principale se dresse le kagami-ita , ou "tableau-miroir", seul véritable décor de la pièce, devant lequel se tient l’orchestre. Un pin est systématiquement représenté sur ce mur.
• A droite de la scène principale, une sorte de porche, où se place le chœur, juste devant un autre mur appelé waki-kagami-ita (ce qui veut dire "tableau-miroir de côté").
Dans son coin inférieur à gauche se trouve une petite porte coulissante par laquelle le choeur et les assistants entrent et sortent de scène.
• A gauche, le hashigakari , une espèce de pont entre la scène principale et le rideau d’entrée (traditionnellement de cinq couleurs différentes).
L’ hashigakari est considéré comme une partie de la scène et sa longueur impose des entrées spectaculaires.
Le long de cette passerelle sont disposés trois petits pins destinés à définir des zones où le shite peut faire une pause pour dire quelques mots, avant son arrivée sur scène. Selon l’endroit codifié où il s’arrête, le public comprend le type de rôle qu’il interprète.
Selon aussi que le personnage marche sur la passerelle plus près ou plus éloigné du public, ce dernier peut deviner le degré d’humanité du rôle.
Tous ces éléments, ainsi que les propriétés de résonance de la scène, obligent les acteurs à utiliser un pas glissé particulier, sans choc des pieds sur le sol, en gardant les hanches très basses (suriashi).
Du fait de son masque, le shite n’a qu’une vision très réduite ; il utilise donc le pilier de gauche à l’avant de la scène (appelé metsuke-bashira ou "pilier sur lequel fixer le regard") comme point de repère pour déterminer sa position.
Le pilier situé à l’endroit où le pont rejoint la scène se nomme le shite-bashira. C’est là que le shite s’arrête et annonce son nom lorsqu’il entre en scène, ou encore qu’il retourne après chacune de ses actions ou danses.
Le pilier à droite à l’avant de la scène est appelé waki-bashira : c’est là que le waki se tient ou retourne quand nécessaire.
Il y a approximativement deux cent cinquante pièces au répertoire.
On peut les répartir en six catégories selon le thème :
- Okina ou Kamiuta
Il s’agit d’une pièce unique alliant danse et rituel shintao.
En toute rigueur, il ne s’agit pas de nô, mais d’une cérémonie religieuse utilisant le même répertoire de techniques que le nô. Il représente la bénédiction accordée par une divinité à l’assistance.
Le masque est alors un objet religieux à part entière.
- Pièce de Dieux
Appelées aussi waki nō , elles ont une divinité comme personnage principal.
Typiquement, le premier acte narre la rencontre d’un homme (en général un prêtre) avec un autre personnage sur un lieu célèbre ou en route vers un tel lieu.
À la fin de l’acte, l’autre personnage se révèle une divinité. Celle-ci, ou une divinité liée, revient à l’acte II pour exécuter une danse et bénir l’assistance, un temple ou les récoltes.
- Pièces de Guerriers
Ou shura-nō ; ces pièces sont centrées autour de l’esprit de guerriers morts et passés dans Yomi après leur mort.
Ils reviennent alors pour raconter la vie dans ce royaume, ou leur dernière bataille.
- Pièces de Femmes
Appelées "nô de femmes" ou "nô à perruque" ( katsura-nō ), ces pièces tournent autour de l’esprit de femmes belles, de jeunes nobles, voire de plantes ou de déesse.
L’accent est mis sur la musique, les costumes magnifiques et des danses gracieuses.
Esthétiquement, ce sont les pièces les plus belles.
- Pièces de Femmes Folles
Appelées "nô de femmes folles" ou Kyôjo-nō .
Cette catégorie est assez mal définie, car elle regroupe les pièces n’appartenant pas aux autres groupes.
Elles dépeignent en général un personnage tombant dans la folie, soit par jalousie, soit suite à la mort d’un être cher (mères rendues folles par la mort de leur enfant par exemple).
De toutes les pièces, ce sont celles qui sont les plus dramatiques et les plus vivantes sur scène.
Ce sont aussi les pièces les plus faciles à suivre et à comprendre.
Plusieurs ont d’ailleurs servi de source pour des pièces de Kabuki.
- Pièces de Démons
Aussi appelées "nô de la fin" ( Kiri Nō ) ou encore Kichiku Nō ("pièces des démons").
Le shite y apparaît au premier acte sous forme humaine, puis révèle sa forme véritable, personnage surnaturel, démon, roi-dragon, gobelin ou autre esprit de ce type (quoique le personnage central de certaines soit simplement un jeune noble) dans la seconde scène.
Ces pièces ont un rythme plus rapide, soutenu par l’utilisation du tambour à baguettes (taiko).
Une danse rythmée constitue leur point culminant.
Cet aide de jeu s’appuie sur les sites suivants, dans lesquels vous pourrez trouver toutes les réponses à vos questions sur le Nô : _ http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%... http://www.chroniques-nippones.net/... http://theatrenoaix.marsnet.org/ind... |
Cette aide de jeu est associée à un scénario L5R mettant en scène une troupe Nô : Le Dragon de l’Air, p. 2 : Le général d’Obsidienne
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