mardi 12 novembre 2013, par
Un rapide aperçu des différents types de poésies à Rokugan (L5R)
1- Le Haiku
2- Le Chōka
3- Le Tanka
4- Le Renga
5- Le Sedōka
6- Le Kyōka
7- La Poésie de Voyage Licorne
Le terme waka (和歌, poésie) est généralement utilisé pour définir l’ensemble de la production poétique traditionnelle rokugani.
Le Waka est l’art littéraire le plus pratiqué et le plus reconnu à Rokugan. De nombreux ouvrages fameux de la littérature de l’histoire de Rokugan sont des collections de poésies et aucun samourai ne peut les ignorer tout en se prétendant éduqué. Cela a tendance à ennuyer les samourai du Clan du Crabe, beaucoup d’entre eux n’ayant jamais ouvert un livre de waka de toute leur vie, tandis que les seigneurs du Clan de la Grue, ayant fait leur la définition de ce que c’est que d’être éduqué, sont intarissables sur l’importance de la poésie.
Bien que les Crabes lisent rarement de la poésie, ce serait une erreur de croire qu’ils n’en composent jamais. La brièveté du standard poétique rokugani, en particulier du haiku, encourage les compositions spontanées, un Crabe étant tout aussi capable d’apprécier un lever de soleil qu’un membre d’un autre Clan (en fait certains Crabes pourraient même dire qu’ils l’apprécient plus que quiconque). Force est de constater que la poésie des membres du Clan du Crabe est habituellement faite au pied levé, rarement écrite et de qualité inégale... Ce qui ne les dérange nullement.
Les véritables chefs-d’oeuvre de la poésie rokugani peuvent être trouvés dans les Clans plus cultivés, mais aucun d’eux ne peut rivaliser avec les Grues pour les composer ou les apprécier. Les courtisans Grues utilisent la poésie dans toutes leurs activités, que ce soit dans leurs observations politiques ou dans leurs déclarations larmoyantes à leur bien-aimée, et même les bushi du Clan ressentent le besoin d’être capable de produire un vers respectable au besoin. Tous ne l’étudient pas de manière formelle, mais la plupart connaissent au moins les formes basiques et ont mémorisé une liste de mots saisonniers appropriés (cf "kigo" dans le paragraphe "Haiku").
Tous les autres clans, exceptés les Licornes, suivent la ligne établie par le Clan de la Grue. La plupart des seigneurs et courtisans, quel que soit leur rang, seront capables de composer un waka approprié lors d’une fête ou, à défaut, en auront mémorisé un composé par un membre de leur suite.
Les samourai du Clan du Dragon sont presque aussi renommés que ceux du Clan de la Grue pour leurs compétences poétiques, bien que leur approche tendent à être plus atemporelle et moins pratiquée que celle des enfants de Doji.
Les Licornes ne dédaignent pas les poèmes traditionnels, mais seuls les familles Ide et Shinjo les pratiquent réellement. La plupart des autres membres du Clan s’attachent à la "poésie de voyage" de leurs ancêtres, sentant que faire autrement seraient les insulter.
Il est à noter que ni le waka, la forme traditionnelle, ni la poésie licorne ne se soucient des rimes.
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"Poème sur parchemin à fond de grues" |
Le haïku est une forme poétique très codifiée.
Il s’agit d’un petit poème extrêmement bref visant à exprimer l’évanescence des choses. Encore appelé hokku (son nom d’origine), ce poème comporte traditionnellement 17 pieds en trois segments 5-7-5, et est calligraphié sur une seule ligne verticale. Le haïku doit donner une notion de saison (le kigo) et doit comporter une césure (le kireji). Si le haïku n’indique ni saison, ni moment particulier, on l’appellera un muki-haïku (littéralement « haïku-sans-mot-de-saison »).
Le haïku ne se contente pas de décrire les choses, il nécessite le détachement de l’auteur. Il traduit le plus souvent une sensation. Il est comme une sorte d’instantané. Il n’exclut cependant pas l’humour, les figures de style, mais tout cela doit être utilisé avec parcimonie. Il doit pouvoir se lire en une seule respiration et de préférence à voix haute. Il incite à la réflexion. Il est préférable de le lire deux fois afin d’en saisir complètement le sens et la subtilité. C’est au lecteur qu’il revient de se créer sa propre image. Ainsi, le haïku ne doit pas décrire mais évoquer.
Mais ce n’est pas la seule règle que doit respecter un haïku, car il lui faut contenir un kigo (mot de saison), c’est-à-dire une référence à la nature ou un mot clé concernant l’une des quatre saisons. Notons qu’au-delà des quatre saisons traditionnelles, le jour de l’an est très important et peut être considéré en haïku comme une saison à part entière. Si la saison peut être nommée, le cadre poétique impose le plus souvent de l’évoquer. Cerisier en fleurs pour le printemps, vol de hannetons pour été, etc. Mais « pleine lune », qui ne peut être rattachée à une saison en particulier, constitue également un excellent kigo. Les kigo sont généralement placés dans le premier vers.
Le chōka (ou nagauta) est une des formes du waka. Le mot signifie littéralement « long poème ». Son schéma est du type : 5-7, 5-7, 5-7, ..., 7-7. Les chōka sont très souvent accompagnés d’un hanka (un tanka servant de dernière strophe) qui en complète le contenu.
Le tanka est un poème de 31 syllabes sur cinq lignes. Le tanka est une forme de waka plus ancien que le haïku, dont il peut être considéré comme un ancêtre.
Le tanka est un poème construit en deux parties, la seconde venant conforter la première. Un tanka soucieux du respect des règles originelles doit ainsi marquer une légère pause entre les deux et ne traiter que d’un seul sujet à la fois. Il peut questionner mais ne donne aucune réponse. Le tanka est basé sur l’observation, non sur la réflexion. Il doit être un ressenti sincère et vécu, non imaginé. La première partie est traditionnellement un tercet de 17 pieds d’une structure 5-7-5 (devenu plus tard haïku) appelé kami-no-ku (上の句), et la deuxième un distique de 14 pieds de structure 7-7 appelé shimo-no-ku (下の句). Il arrive cependant que la première partie soit le distique et la deuxième le tercet.
La première montre une image naturelle, tandis que la seconde peut éventuellement exprimer des sentiments humains ressentis, liés au sujet précédent, sans que cela soit une règle absolue.
A sa grande époque, la pratique du tanka était réservée à la Cour impériale, et toute personne de rang inférieur surprise en train de pratiquer le tanka était condamnée à mort. Cela explique le rapide succès populaire du haïku, beaucoup moins strict. Le tanka classique est toujours considéré à Rokugan comme la forme la plus élevée de l’expression littéraire, bien qu’il ne soit plus d’usage, les courtisans eux-mêmes lui préférant la spontanéité du haïku pour leurs jeux de cour. Les recueils de poèmes font souvent appel à la forme tanka pour exprimer des pensées plus complexes que celles exprimées dans les haiku ou pour raconter des histoires.
"Telle une feuilleQui, là, de l’arbre tombeChantant le videQue sont les certitudesÀ l’orée de l’automne ?"Liam
Plusieurs tankas d’une même oeuvre sont généralement écrits par un même poète, mais il n’est pas rare d’en voir écrits par plusieurs, l’un répondant à (ou relançant) l’autre. On les appelle alors Renga ; le terme actuel étant Renku. Suivant leur nombre de chainons, les renku prennent des noms différents : les formes les plus utilisées contiennent 12, 13, 16, 18, 36 ou 100 versets. Pour le kasen (36 versets), les règles peuvent être encore beaucoup plus strictes du fait de l’obligation de placer des versets à thème (amour, lune d’automne, fleurs...) à des endroits très particuliers.
Un sedōka se compose de deux tercets dont chacun est composé de vers de cinq, sept et sept syllabes pour un total de 38 syllabes. C’est une forme de verset qui est rare et parfois employée pour les discours.
Le kyōka est un style de poésie proche du waka comique. Nommé « chant sans rime ni raison » ou « poésie folle », il permet des structures plus libres en pieds, en rimes et en niveau de langage. Aussi, ce style autorise des mots vulgaires.
Souvent, les titres des kyōka parodient les grandes œuvres classiques et les signatures loufoques cachent des auteurs réputés ou personnes importantes.
Les styles de kyōka comprennent la satire, la parodie, le grivois, le burlesque, le calembour et parfois même le non-sens.
"Si l’année était bonne,J’abriterais encore une moucheSur ma pitance."Issa
Cette forme de poésie est née des huit siècles d’errance du Clan de la Licorne à travers les Terres Brûlées. Elle suit un format très différent des waka, la forme traditionnelle de la poésie rokugani. Elle inclue généralement cinq lignes en prose (c’est à dire sans considération pour le nombre de syllabes ou quelconque schéma métrique) et d’une sixième ligne séparée qui résume le poème. Les deux premières lignes sont allitérées entre elles tandis que la troisième est allitérée sur elle-même. Ce schéma est répété pour la quatrième et cinquième ligne d’une part et la sixième d’autre part. Il existe un sous-type distinct de la poésie Licorne, appelé poème de mort, dans lequel la sixième ligne n’est pas allitérée sur elle-même, cette discordance de forme s’accordant avec la fin abrupte apportée par la mort.
"Aujourd’hui, j’ai enfin eu la chance de rencontrer le garçon Ide dont Yuu-chan me parle sans cesse et il en était grand temps. J’avais quelque crainte qu’il menace sa vertu mais je me rends désormais compte qu’en vérité, la menace est bien plus terrible que je ne l’imaginais : il menace son développement de poétesse. Il a passé un certain temps à m’expliquer le style poétique des artistes de la Licorne, qui est manifestement basé sur le premier son des mots employés. J’en blêmis. Quand je songe que quelque chose d’aussi superficiel que les sonorités peut l’emporter sur le sens des mots ! Je n’ai jamais été si reconnaissant de la protection d’un éventail, ni si tenté de m’en servir pour battre quelqu’un. Je ne vais pas laisser ce bouseux empoisonner l’esprit de Yuu-chan. J’ai rédigé une note à son intention lui défendant de jamais la revoir. Si cela ne marche pas, je lancerai Nobutaka à ses trousses. On peut toujours faire confiance à l’acier des samurai du clan de la Grue pour défendre les artistes du Clan."
Extrait du Livre de Chevet de Doji Barihime
les poèmes cités sont traduits du japonais et peuvent donc ne plus respecter les règles concernant le nombre de syllabes.
Références : Emerald Empire ; Wikipedia
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