Première partie
mardi 8 août 2006, par
Duel étrange entre un samouraï Mirumoto (un de mes PJ) et un Matsu à la cour d’hiver de Shiro Mirumoto en 1121 (ça remonte...).
An 1121 du mois du mois du bœuf (milieu de l’hiver)
Une gerbe de sang s’éleva dans les airs alors que Matsu Kuroji chutait lourdement, le nez écrasé sous la puissance de l’impact. Les spectateurs rassemblés autour du cercle de combat assistaient à la scène, silencieux. Les deux hommes s’affrontaient depuis déjà une demi-heure et l’issue était claire aux yeux de chacun. Matsu Kuroji, le lieutenant borgne du clan du Lion, avait perdu. Il avait pourtant fait preuve d’une supériorité certaine au début du combat. Plus grand et bien plus fort ; sa technique était aussi bien supérieure à celle de son adversaire. Malgré cela, à présent, il gisait brisé, à quelques pas de la silhouette qui se tenait devant lui, calme et immobile.
C’était un jeune homme vêtu d’un simple kimono vert foncé. Un mon unique cousu avec des fils d’or décorait son dos, représentant un dragon empoignant un daisho ; symbole de la famille Mirumoto. Il avait les cheveux courts, coiffés en bataille. Ses yeux bleu acier se mariaient avec les traits ascétiques de son visage, renforçant son apparence glaciale et impitoyable. Seule son aura et l’expression de son corps dégageait une impression de douce chaleur et d’harmonie. Une profonde lassitude l’envahit.
Par les fortunes Matsu-san. Restons en là, implora t-il. Cela n’a plus aucun sens.
Kuroji grogna.
Jingoro, prononça t-il dans un gargouillis étouffé.
Péniblement, il se releva une nouvelle fois en cherchant son bokken à tâtons. Il avait le visage tuméfié. Son unique œil valide, encore ébloui, ne distinguait plus que des formes vagues. Du sang s’écoulait de son nez éclaté et de sa lèvre fendue. Tout le reste de son corps était un océan de douleur. Un genou à terre, il prit une profonde inspiration.
Il avait perdu et il le savait.
Je préfère que tu m’achèves ici Dragon car je ne plierai pas, répondit-il.
Mirumoto Jingoro soupira. Alors que tous retenaient leur respiration pour voir le coup de grâce, il se tourna vers l’assemblée et parla d’une voix forte.
Je présente mes excuses à mon seigneur, à la cour, ainsi qu’au noble samouraï Matsu. Il reposa son bokken sur le sable souillé de sang avant de reprendre. Je ne peux me résoudre à poursuivre un combat en des conditions si inégales. Les voix commencèrent à s’élever au sein de la délégation courtisane mais furent rapidement interrompus par la voix de Hitomi ; le daimyo de la famille Mirumoto.
Jingoro poursuivit.
J’espère que Matsu Tsuko-sama ne se sentira pas offusquée par mon geste en y interprétant quelque forme de lâcheté ; je ne veux pas priver la dame des Lions d’un des bushi les plus talentueux de Rokugan dans un duel au bokken. Les mots étaient brefs et sincères.
Je ne souhaite pas non plus insulter, ni déshonorer Matsu Kuroji en prétendant qu’il serait incapable de terminer ce duel. Tous ici reconnaissent son sens de l’honneur et la ténacité dont il fait encore preuve maintenant. Il le désigna respectueusement.
Je souhaite simplement demander l’autorisation de reconduire l’affrontement dans des conditions plus équitables, finit-il en s’inclinant.
La surprise illumina le visage du Lion. Puis peu à peu laissa place au respect.
Hitomi se leva de sa chaise et contempla la foule du haut de l’estrade. D’un geste elle calma l’assemblée d’où s’élevaient des chuchotements étouffés.
J’ordonne la cessation temporaire du duel, clama t-elle. Il n’est pas nécessaire de souiller le respect de cette rencontre par la mort d’un de ces deux guerriers de valeur. Le prochain combat aura lieu lorsque la guérison de Kuroji-san sera prononcée par les shugenjas du clan du Lion.
Elle scruta les différentes délégations de chaque clan, promenant son regard à la recherche d’une quelconque grimace de mécontentement.
Toutefois, reprit-elle. Afin de conclure le malentendu qui déchire nos maisons une bonne fois pour toute ; les samouraïs remplaceront leurs bokken par leur katana et se feront face dans un duel au premier sang.
Tsuko ; la grande daimyo de la famille Matsu assise au coté de Hitomi approuva d’un signe de tête.
Jusque là, les deux kendokas conserveront leur honneur intact et je n’accepterai aucune rumeur visant à contester ma décision...
Elle laissa passer un sourire carnassier sur ses fines lèvres en serrant la poignée d’ivoire de son sabre.
... ou je me chargerais moi-même de l’individu.
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